Le Feu De Dieu by Bordage Pierre

Le Feu De Dieu by Bordage Pierre

Auteur:Bordage, Pierre [Bordage, Pierre]
La langue: fra
Format: epub
Tags: sf
ISBN: 9782846261968
Google: Qgfvf_495WwC
Amazon: 2846261962
Éditeur: Au Diable Vauvert
Publié: 2009-04-16T22:00:00+00:00


Il avait décidé de repartir. Il lui semblait que Surya l’y encourageait. Ils n’avaient plus rien à faire dans la champignonnière. Il leur fallait maintenant s’arracher du confort relatif des galeries et marcher vers le sud, vers le Feu de Dieu. Là-bas, ils avaient survécu, c’était désormais une certitude, et ils avaient besoin de lui. La famille devait être reconstituée, l’atome, avec son noyau et ses électrons, la seule force qui leur permettrait à tous de franchir le long tunnel des années noires. Le groupe réfugié dans les entrailles de Buc manquait de cohésion. Il se désagrégerait rapidement, car ses membres ne tiraient pas dans la même direction, des électrons perdant de leur cohérence et détricotant la matière. Franx n’était pas certain qu’ils parviennent au terme des trois mois assurés par les réserves de vivres et d’énergie. Charline Sibony s’affichait sans aucune pudeur avec le sergent Dalbard, flatté, comme il l’avait été lui-même quelques jours plus tôt, d’entrer dans le cercle des hommes conviés à partager l’intimité de l’ancienne gloire. Franx ne ressentait plus d’aigreur, se demandant désormais comment il avait pu se laisser charmer par cette femme qui sacrifiait sans pitié ses amants dès qu’ils cessaient de lui être utiles. L’illusion de sa beauté s’était estompée, elle portait sur son visage les tourments de son âme.

Elle avait blêmi lorsque, de retour avec les deux femmes du labyrinthe, il lui avait présenté Surya.

« Si je l’avais retrouvée morte, je t’aurais tuée.

— C’est qu’une gosse débile, avait bredouillé Charline. Je pensais qu’elle était une bouche inutile. C’est toi qui m’as dit que seuls survivraient ceux qui se fermeraient aux émotions inutiles, non ?

— Tu ne sais pas à quel point Surya est une émotion utile ! Ne t’avise surtout pas de la toucher à nouveau.

— Tu n’as aucun ordre à me donner !

— Ce n’est pas un ordre, Charline Sibony, mais un avertissement. Un dernier avertissement. »

Charline avait sollicité du regard l’appui de Dalbard ; l’ancien sergent, embarrassé, avait gardé les yeux rivés au sol. L’arrivée des nouveaux rescapés avait entraîné une réorganisation dans la champignonnière. À l’unanimité, on avait confié la responsabilité du groupe à Dalbard et à Martins. Les deux soldats avaient aussitôt imposé une discipline calquée sur le modèle militaire, rationnement, répartition de l’espace, des veilles et des tâches.

Franx avait confié au sergent sa décision de partir. Dalbard l’avait dévisagé un long moment, les sourcils froncés, le front plissé.

« T’es dingue ! avait marmonné l’officier. Tu n’as aucune chance dehors. Charline m’a dit ce qui s’était passé entre vous, et, crois-moi, je m’en cogne. Je lui ai demandé de foutre la paix à ta gosse. Si elle est la cause de ton départ, laisse-moi te dire que c’est complètement…

— Il ne s’agit pas de ça. Je dois rentrer chez moi. On m’attend, là-bas.

— Tu comptes faire plus de quatre cents bornes à pied dans un environnement hostile sans savoir si les tiens ont survécu ? Je suis pas sûr que le jeu en vaille la chandelle.

— Je tente la chance.



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